Tourbières et milieux humides
Qu’est-ce qu’une tourbière ?
Il existe plusieurs définitions de tourbières variant selon la source :
Selon le guide d’Identification et délimitation des milieux humides du Québec méridional, une tourbière est un milieu humide où la production de matière organique, peu importe la composition des restes végétaux, prévaut sur sa décomposition, entraînant une accumulation de matière organique sous forme de tourbe. Selon le même guide, un sol organique correspond à une accumulation minimale de 30 cm de matière organique.
Selon le Système de classification des terres humides du Canada, les tourbières devraient être caractérisées par une accumulation minimale de 40 cm de matière organique pour être classifiées ainsi.
On considère généralement qu’il existe deux grands types de tourbières : les tourbières à sphaignes et les fens.
Les tourbières à sphaignes, ou tourbières ombrotrophes, sont dominées par les sphaignes et les éricacées; elles sont acides et alimentées en eau par les précipitations seulement.
Les fens, ou tourbières minérotrophes, sont plutôt dominés par un cortège varié de mousses, de cypéracées et d’espèces arbustives; ils sont plus riches en nutriments et alimentés en eau aussi par le ruissellement souterrain ou de surface.
Qu’est-ce qu’un milieu humide ?
Couillard et Grondin (1986) considèrent que les milieux humides regroupent l’ensemble des sites saturés d’eau ou inondés pendant une période suffisamment longue pour influencer, dans la mesure où elles sont présentes, les composantes sol ou végétation.
Les milieux humides incluent un large éventail d’écosystèmes, comme les étangs, les marais, les marécages et les tourbières.
Importance des tourbières
Toutes les tourbières remplissent des fonctions importantes pour la faune, la flore, le climat planétaire et l’être humain.
Notamment, elles constituent des refuges de biodiversité : selon le ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques du Québec (MELCC), la moitié des espèces végétales et animales menacées ou vulnérables du Québec se trouvent en milieux humides, dont quatre espèces floristiques vasculaires liées exclusivement aux tourbières (Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec).
Les tourbières sont également d’importants puits de carbone : de tout le carbone accumulé dans les écosystèmes terrestres, le tiers le serait dans les tourbières (UICN Peatlands and climate change 2021).
Malheureusement, à l’échelle mondiale, les tourbières ont été largement perturbées. Annuellement, 5000 km2 de tourbières seraient détruits par l’homme, ce qui est 10 fois plus rapide que l’expansion des tourbières durant l’Holocène (Joosten et Clarke 2002).
Heureusement, des méthodes de restauration pour les tourbières ont été développées ou sont en cours de développement, visant le rétablissement des caractéristiques de l’écosystème d’origine. Celles-ci s’inspirent des principes de la restauration écologique, soit d’assister la régénération des écosystèmes qui ont été dégradés, endommagés ou détruits (Society for Ecological Restoration 2004).